L’observatoire du stress
L'Observatoire du stress CFE-CGC a été créé en 2000 par le docteur Bernard Salengro, médecin du travail. Son objectif est de rendre visibles les souffrances de l'encadrement soumis au
stress en entreprise.
L'observatoire du stress, c'est une équipe de professionnels (médecins du travail, assistantes sociales, psychologue, ergonome, avocat etc.) qui reçoit les informations et les traite afin
d'alerter les pouvoirs publics. L'objectif est de provoquer l'étude scientifique du sujet et sa reconnaissance juridique pour qu'à terme sa prévention se mette en place.
Que fait l’Observatoire du stress au quotidien ?
- il recueille des témoignages
- il repère les grands thèmes récurrents
- il met en lumière le phénomène assimilable à maladie professionnelle
- il publie des baromètres stress
Les travaux de L'Observatoire du stress ont eu un large écho dans les médias, contribuant à lever les tabous entourant le stress des cadres.
Quelques exemples d’actions contre le stress en entreprise
L'initiative confédérale a permis l'émergence de revendications de salariés décidés à parler du stress au sein de leur entreprise. Voici quelques exemples d'initiatives menées, qui pourront
vous donner des idées :
N'oubliez pas que nous sommes à votre disposition et que nous pouvons vous mettre en contact avec des personnes qui pourront vous aider à lutter contre le stress dans votre
entreprise :
Un observatoire du stress chez France Télécom
La mise en place
La CFE-CGC de France Télécom, sous la houlette de Pierre Morville, délégué syndical, a lancé en juin 2007, en collaboration avec Sud, un «observatoire national du stress et des mobilités
forcées» en réaction au plan de restructuration de la direction qui vise à la suppression de 22 000 postes. L'objectif est de soutenir et informer les salariés poussés vers la sortie. Face aux
mobilités forcées, aux pressions aux restructurations, transferts et fermetures de sites, l'observatoire du stress France Télécom a permis de tirer la sonnette d'alarme.
Un questionnaire en ligne, sur un site web dédié a permis de recueillir les remarques des collaborateurs, les enquêtes ont été validées par un «comité composé de personnalités du monde
scientifique. Les résultats sont édifiants : : 66 % des salariés de France Télécom sont en état de stress et 15 % se considèrent en situation de «détresse» !
Un parcours semé d'embûches
Cette initiative s'est faite grâce à l'intervention des syndicats (CFE-CGC et Sud). Mais sa mise en place a été semée d'embûches. A l'origine le site devait figurer sur l'intranet de France
Télécom. La direction, en réaction, a fermé l'accès, si bien que le site a finalement dû être hébergé sur une page externe à l'entreprise !
Pire, les médecins du travail ont reçu l'interdiction de participer aux «assises de l'observatoire du stress.
Question à Pierre Morville, créateur de l'Observatoire du stress France Télécom et délégué syndical CFE-CGC : "Comment est née votre
initiative ?" :
« Alors que la direction refusait de prendre en compte la mesure du phénomène, nous espérions faire remonter les conséquences de la restructuration invisible. Il s'agissait aussi de
faire sortir de l'isolement les salariés. La réponse de la direction au CHSCT a été d'embaucher un cabinet pour apprendre à mieux gérer le stress. Mais ils ne vont pas au fond du problème. Il y
a un refus total de reconnaître le problème. La mise en place de cellules d'écoute nous laisse sceptiques car il faut combattre les causes et non les effets Tant que le stress et la souffrance
au travail ne seront pas considérés comme des maladies professionnelles dont le coût doit être pris en charge par les entreprises, et non la collectivité, je ne vois pas pourquoi les directions
changeraient de stratégie»
Une enquête sur le stress chez Michelin
Michelin a décidé pour la première fois de mesurer en quoi l'organisation du travail pouvait être un facteur de stress. Une revendication portée par la CFE-CGC. Un groupe de travail paritaire,
assisté d'un expert, a été mis en place. Une enquête sur le stress va être conduite, au cours du premier semestre 2008, sur un secteur d'activité du site des Carmes de Clermont-Ferrand.
Le choix de cette activité répondra aux deux critères que sont :
- un nombre important de salariés pour que l'activité soit
représentative
- des présomptions fortes d'exposition à des facteurs de
stress
Les baromètres stress : qu'est-ce que c'est ?
Depuis 2003, la CFE-CGC réalise et publie deux fois par an le
"baromètre stress CFE-CGC" , un outil de veille barométrique
réalisé par Opinionway. Le baromètre stress se présente sous la forme d'un questionnaire, diffusé auprès d'un panel représentatif du personnel d'encadrement.
La comparaison des résultats dans le temps permet de mesurer l'évolution de la problématique du stress au travail afin de susciter une prise de conscience et une réflexion au plus près des
préoccupations des salariés.
Il s'agit en particulier d'analyser à la fois les facteurs de stress dans l'environnement professionnel et les effet du stress sur la santé des cadres, les symptômes.
Le baromètre stress poursuit quatre objectifs :
- enrichir les réflexions et les tendances constatées au sein de
l'Observatoire
du stress tout en affinant son expertise,
- donner la parole à ceux qui souffrent, briser le silence et
l'isolement et mettre à la disposition des salariés des réponses adaptées à leurs préoccupations en termes d'écoute, d'aide et d'assistance.
- Sensibiliser l'opinion et les pouvoirs publics sur ce problème
- Intervenir de façon proactive dans le débat public.
PSYA : le soutien aux adhérents en détresse
Au-delà des enquêtes, des constats et des travaux européens, la CFE-CGC a voulu agir concrètement pour aider les personnes en situation de stress ou de harcèlement.
C'est pourquoi elle propose, depuis novembre 2003, à tous ses adhérents un nouveau service personnalisé d'écoute et d'accompagnement, en partenariat avec le Cabinet PSYA, premier service
professionnel spécialisé dans le soutien psychologique par téléphone et par Internet.
La CFE-CGC est la première organisation syndicale en Europe à proposer ce service, afin d'aider à mieux gérer le stress provoqué par des situations difficiles pouvant avoir un impact sur la
qualité de vie personnelle ou professionnelle.
Ce service n'est pas destiné à résoudre le problème du stress ou du harcèlement au travail, c'est avant
tout un service d'écoute.
La sensibilisation des publics
La CFE-CGC interpelle le grand public et les médias depuis de nombreuses années sur la montée des risques psychosociaux au travail.
Régulièrement elle intervient dans la presse via des interviews, des tribunes, des communiqués.
Depuis 2007, elle organise des réunions et tables-rondes autour du stress et de la souffrance au travail. Ces tables-rondes réunissent des spécialistes : médecins, économistes,
syndicalistes. Elles sont ouvertes au grand public.
Table ronde Stress à Poitiers - 10 septembre 2009
Jean-Marie Nocquet, président de l'union régionale CFE-CGC Poitou-Charentes et son équipe ont accueilli jeudi 10 septembre 2009 à Poitiers plus de 150 participants à la table ronde
décentralisée "Stress : quelle politique de prévention ?".
Le président régional a rappelé que la CFE-CGC était la seule confédération syndicale à s'être dotée des moyens nécessaires pour lutter contre le stress dans l'univers
professionnel...
Cette rencontre était co-animée par Carole Couvert et Bernard Salengro, secrétaires nationaux confédéraux et conclue par Bernard van Craeynest, qui a fait un tour d'horizon
de l'actualité.
Table ronde "Ne plus travailler la peur au ventre" 12 novembre 2008
Alain Olive, secrétaire général de l'UNSA et Bernard van Craeynest, président de la CFE-CGC ont le plaisir de vous convier au colloque "Ne plus travailler la peur au ventre"
à l'université Paris VII - amphithéâtre 2.
Table ronde stress - 5 novembre 2008
Bernard van Craeynest, président de la CFE-CGC et Pierre Ferracci, président directeur général du Groupe ALPHA ont eu le plaisir de vous convier à la table ronde
"Comment prévenir le stress ?" au siège du
Groupe ALPHA.
Ont également participé :
-
François Cochet, directeur associé du Groupe ALPHA,
-
Philippe Douillet, chargé de mission à
l'ANACT, en charge du projet "Prévention du stress et des risques psychosociaux",
-
Bernard Salengro, secrétaire national CFE-CGC et responsable de l'Observatoire du stress.
Stress : perspectives et solutions - 15 avril
2008
En partenariat avec le magazine Newzy et l'université Paris-Dauphine,
la CFE-CGC organise une table ronde intitulée "Stress : perspectives et solutions" mardi 15
avril. Cet événement a lieu à l'Université Paris-Dauphine de 9 heures à 12 heures (accueil dès 8h30). Cette table ronde sera présidée par Bernard van Craeynest et Laurent
Batsch, président de l'université Paris-Dauphine.Ont d'ores et déjà répondu présents pour intervenir à cette table ronde :-
Jean-François Chanlat, professeur à
Paris-Dauphine,-
Jean-Claude Delgenes, directeur général de Technologia,
- Philippe Douillet, chargé de mission au département santé et travail
de
l'Anact, -
Béatrix Grégoire,
rédactrice en chef du magazine Newzy,-
Patrick Légeron, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, directeur du cabinet Stimulus et auteur avec l'économiste Philippe Nasse du
rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux remis le 12 mars à Xavier Bertrand,-
Laurence Servel, directrice du nouveau master de
Paris-Dauphine "Management, travail et développement social",-
Thierry Rochefort, responsable du département Synthèses à l'international à l'ANACT et bien
évidemment
Bernard Salengro, secrétaire national confédéral.Norbert Alter, co-directeur du nouveau master "Management, travail et développement social" et "grand témoin" de cette
rencontre clôturera cette matinée de réflexion et d’échanges.
Table-ronde du 3 juillet 2007
Les idées phares
« La politique de prévention du stress.
Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC a fait le constat troublant que le travail, normalement source de valorisation, est aujourd'hui source de stress et peut aller jusqu'à tuer !
Bernard Salengro, secrétaire national en charge des questions de santé au travail, a fait intervenir plusieurs observateurs, à commencer par Dorothée Ramaut, médecin du travail dans un
hypermarché, qui brise les tabous sur la souffrance des cadres dans son livre «Journal d'un médecin du travail.
Philippe Askenazy (CNRS) l'a confirmé : «les cadres sont touchés comme tous les autres salariés», même si le mot stress est brouillé par de trop nombreuses définitions. Une certitude cependant
: le stress cumule les contraintes, physiques et mentales et Philippe Askenazy voit son origine dans les nouveaux modes d'organisation du travail. Ils ont induit un
«délitement du collectif» que n'équilibrent ni le travail en équipe ni le principe d'autonomie, celui-ci étant même «facteur d'isolement. L'économiste confirme également le coût
indirect que représente le stress pour la société : 3 % du PIB, soit cinquante milliards d'euros par an ! Ce qui rend d'autant plus regrettable le véritable «déni» des dirigeants
d'entreprise, en France, sur cette question, favorisé par la conjonction de plusieurs «faiblesses» : celles des syndicats, de l'État, des médecins de ville peu formés à ces questions et des
Français eux-mêmes qui culpabilisent face au travail.Le stress professionnel est dès lors un révélateur d'inefficacité de notre économie.
Bernard Salengro a dit l'importance qu'il y avait à rendre visibles ces phénomènes de manière à déclencher une prise de conscience, préalable aux actes de prévention, comme il est
nécessaire de faire entrer le stress dans la logique financière de l'entreprise, c'est-à-dire donner un prix à la maladie professionnelle pour qu'elle soit considérée dans ses
impacts.
(source : www.cfecgc.org)